avoir la joie de vous conduire à Grandlieu. Vous me laisseriez repartir seul ?
— Non, bien sûr.
Il saisit la valise de Colette.
— Partons, si vous voulez, dit la jeune fille, à regret, en ouvrant la porte.
D’un geste suffisant, Lesquent désigna son cabriolet.
— La saison est encore trop fraîche pour que je retire la capote. Mais l’été, c’est très agréable.
Il se révéla fort bavard. Il vanta, d’abord, les qualités de sa voiture, puis il raconta son séjour à Paris en termes assez voilés.
— J’ai dîné dans un restaurant select hier soir ; ensuite, je suis allé au music-hall et je ne suis rentré à l’hôtel qu’à trois heures du matin. J’ai regretté de ne pas vous avoir invitée, j’y ai pensé trop tard. Vous vous seriez bien amusée.
Ce fut un peu avant Mantes que Colette risqua cette question qu’elle avait sur les lèvres depuis le départ :
— Vous ne m’avez pas dit ce que vous faites, François.
— Ce que je fais ?
— Oui, quel est votre métier ? Je ne sais pas non plus où vous habitez. Vous m’avez bien dit que vous étiez provincial…
— Mais j’habite Grandlieu.