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nart vous vantait la valeur de Grandlieu et vous parlait d’une soulte. J’avais de graves raisons de croire qu’il voulait me voler…

« J’ai donc écouté sans me montrer. Ce fut ma première faute. Le soir, j’ai essayé de vous faire dire quelles offres il vous avait faites. Dès le lendemain, je regrettais ma ruse et cette journée, si belle grâce à vous, me fut en partie gâchée. À chaque minute, je voulais vous avouer que Grandlieu était pour une moitié à moi, et à chaque fois, prête à parler, je remettais à plus tard.

— Pourquoi vous faire déposer avenue Victor-Hugo ?

— Par orgueil… non pas pour vous faire croire que j’habitais ce somptueux immeuble, mais pour que vous ne sachiez pas quelle misérable maison j’habitais. Et puis, je craignais aussi de me laisser entraîner. J’étais pauvre, éblouie par cette journée de princesse que vous m’aviez fait vivre. Je ne pouvais pas encore faire la part de l’émerveillement et de l’amour.

— C’est pourquoi, d’abord chez Fourcaud, puis le soir, vous avez refusé de m’écouter ?

— Oui. Entre temps, j’avais appris votre mariage manqué…

« J’en viens au soir où vous êtes venu chez moi. Je savais que je vous aimais, mais je pensais que la pauvre jeune fille que j’étais ne pouvait devenir Mme Chavanay. Or, je venais d’apprendre qu’une légende racontait l’existence à Grandlieu d’une cachette où, durant la Révolution, avait été déposé un trésor que nul