moins jusqu’à Serquigny, où elle devait encore changer pour prendre l’express Cherbourg-Paris.
Le train de Glos-Montfort avait deux minutes de retard en arrivant en gare de Serquigny et l’express attendait sur un autre quai. Ce contre-temps obligea les voyageurs à une véritable course par les souterrains. La jeune fille se précipita vers le premier wagon qui se présenta devant elle. Tous les compartiments étaient bondés, ainsi que les couloirs. Déjà le train s’ébranlait. Des voyageurs, en quête de place, suivaient les couloirs et, à chaque instant, Colette devait s’aplatir contre la glace pour les laisser passer.
— Pardon, madame.
L’homme s’était arrêté près d’elle et la dévisageait.
— Excusez-moi, madame, mais il me semble vous reconnaître. N’étiez-vous pas, cet après-midi, chez Sonnart ?
La jeune fille hésitait à le prendre de haut et à dire à cet individu qu’elle ne le connaissait pas. Un sentiment de curiosité, et aussi la crainte qu’il ne la prît à témoin et ne fît du scandale, l’engagea à ne rien dire.
— Pas commode le Sonnart, hein ?
Ce fut presque malgré elle qu’elle lui demanda :
— Parlez à voix basse, il est inutile que les voisins entendent.
L’autre ricanait :