mariage, émue aussi. Je pense à ma mère… Je suis si seule… et un mariage, n’est-ce pas grave ?…
Lesquent s’emporta :
— Non, non ! Cessez, je vous en prie. C’est à croire que vous rassemblez à plaisir les sujets qui peuvent vous faire pleurer. Séchez ces larmes… Bien, maintenant, souriez-moi !… Là, très bien !…
Il eut un curieux sourire.
— Reposez-vous ! Pendant ce temps, je vais à Pont-Audemer. Avant une heure, je serai de retour.
Il partit avec désinvolture, et Colette, enfin seule, se cacha la tête entre les bras.
— Quel homme étrange ! Peut-être m’aime-t-il, lui ?… Il me semble qu’il tient à moi… Mais il faut que tout plie devant lui et je dois sourire à son ordre… Pour me voir sourire, que ne ferait-il pas ? Le meilleur et le pire, je le crains. »
Elle fut de nouveau prise de cette angoisse qui, bien des fois déjà, l’avait saisie en pensant à ce singulier mariage et à ce fiancé peu délicat…
— Oui, François n’avait pas l’élégante retenue de Chavanay…
Pourquoi fallait-il qu’elle ramenât toujours ses comparaisons à Chavanay ? Peut-être parce que tout à l’heure encore François l’avait heurtée, il avait lu par-dessus son épaule pour contrôler, semble-t-il, si elle disait bien la vérité. Mais alors qu’il y a quelque temps encore, il eût