chose, vous verrez qu’ils n’y sont pas moins embarrassés que tous les autres. Le monde est peuplé d’esprits froids, qui n’étant pas capables par eux-mêmes d’inventer, s’en consolent en rejettant toutes les inventions d’autrui, & qui méprisant au-dehors beaucoup de choses, croyent se faire plus estimer.
Qui sont ceux qui prétendent que le monde est devenu vicieux ? Je les crois sans peine. L’ambition, la gloire, l’amour, en un mot toutes les passions des premiers âges, ne font plus les mêmes désordres & le même bruit. Ce n’est pas peut-être que ces passions soient aujourd’hui moins vives qu’autrefois ; c’est parce qu’on les désavoue & qu’on les combat. Je dis donc que le monde est comme un vieillard, qui conserve tous les desirs de la jeunesse ;