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imite toujours fans fuccès. Les endroits où le Poète paroît s’égarer, devroient être, à ce qu’il me femble, les plus paffionnés de son Ouvrage. Il est même d’autant plus néceflaire de mettre du fentiment dans nos Odes, que ces petits Poemes font ordinairement vuides de penfées, & qu’un Ouvrage vuide de penfées fera toujours foible, s’il n’est rempli de paffion. Or je ne crois pas qu’on puifle dire que les Odes e Roufleau foient fort paffionnées. Il est tombé quelquefois dans le défaut de ces roètes, qui fernblent s’être propofé dans leurs Ecrits, non d’exprimer plus fortement par des images des paffions violentes, mais seulement d’affembler des images magnifiques, plus occupés de chercher de grandes figures, que de faire naître dans leur ame de grandes penfées. Les Défenfeurs de Roufleau