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De L’AME.

VI.

IL fert peu d’avoir de l’efprit \orC que l’on n’a point d’ame. C’est l’ame qui forme l’efprit & qui lui donne l’essor ; c’est elle qui domine dans les fociétés, qui fait les Orateurs, les Négociateurs, les Miniftres, les grands Hommes, les Conquérans. Voyez comme on vit dans le monde ;. qui.prime chez les jeunes gens,, chez les femmes, chez les vieillards, chez les hommes de tous états, dans les cabales & dans les partis ? Qui nous gouverne nousmêmes, est-ce l’efprit ou le cœur ? Faute de faire cette réflexion, nous nous étonnons de l’élévation de quelques hommes, ou de l’obfcurité de quelques autres, & nous attribuons à la fatalité » ce dont nous trouverions plus ai-