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Du Bon et du Beau.


Le terme de bon emporte quelque dégré naturel de perfection : celui du beau, quelque degré d’éclat ou d’agrément. Nous trouvons l’un & l’autre réunis dans la vertu, parce que sa bonté nous plaît & que sa beauté nous sert : mais d’une médecine qui blesse nos sens, & de toute autre chose qui nous est utile, mais désagréable, nous ne disons pas qu’elle est belle, elle n’est que bonne ; de même à l’égard des choses qui sont belles sans être utiles.

M. Crousas dit que le beau naît de la variété réductible à l’unité ; c’est-à-dire d’un composé qui ne fait pourtant qu’un seul tout, & qu’on peut saisir d’une vûe ; c’est-là, selon lui, ce qui excite l’idée du beau dans l’esprit.

Fin de la premiere Partie.