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& du vrai, du juste & de l’injuste, &c., leur échappe-t-elle ? Mais le jour n’est pas plus sensible. Pensent-ils que l’irreligion dont ils se piquent puisse anéantir la vertu ? Mais tout leur fait voir le contraire. Qu’imaginent-ils donc qui leur trouble l’esprit ? qui leur cache qu’ils ont eux-mêmes, parmi leurs foiblesses, des sentiments de vertu ?

Est-il un homme assez insensé pour douter que la santé soit préférable aux maladies ? Non, il n’y en a pas dans le monde. Trouve-t-on quelqu’un qui confonde la sagesse avec la folie ? Non, personne assurément. On ne voit personne non plus qui ne préfère la vérité à l’erreur , personne qui ne sente bien que le courage est différent de la crainte, & l’envie de la bonté. On ne voit pas moins clairement que l’humanité vaut mieux que