Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/83

Cette page n’a pas encore été corrigée

F RAGM E N TS. 67 pas meme de quoi les entendre : mais c’est la une imper- tinenoe a laquelle encore la coutume et ·la réilexiou meme nous soumettent. A quoi bon résister, et qu’attendre jamais de la vanité joint:-:.a l’esprit faux, si ce n’est le ridicule A l’exoes ‘ 2 · ` ‘ · - - · ‘ ‘—- sun LE r.uxs‘=. · Le luxe dépeuple la campagne, attire les laboureurs et les artisans dans le seindes grandes villes, par 1’appat d’un métier plus doux, ou par l’espoir d’un gain plus rapids; empeche d’autres hommes de se marier, par vanité ou par libertinage; fait que des terres, dans presque toutes les pro- vinoes, demeurent en fricbe, et met les peuples dans une espéce de dépendance a l’égard de leurs voisins, parce que le besoin qu’ils out les uns des autres les assujettit les uns aux autres, et attache toute leur fortune a un mutuel négoee, dont le succes n’a pas assez de certitude pour suppléer les fruits certains du labourage. Toutefois, étant impossible de maintenir dans un état puissant liégalité des conditions et des fortunes, il est sensible aussi que l’on n’en peut fermer Yentrée au luxe, non pas meme l’y reformer, parce que le coup qu’on luiporte accable nécessairement une infinité d’artisans qui, privés de toutes ressources, et habitués a des arts faciles, deviennent, par leur incapacité ou leur va- - uité paresseuse, inutiles_a la patrie, et 1’affaibllssent par leur oisiveté, s’ils y demeurent, ou par leur désertion, s’ils l’a- bandonnent; ce qui découvre le malbeureux germe dont

  • Rapprocbez de la u' Iléllexion (Sur la. frivolité du emondc). —G. ,
  • Nous n’avons pas qunlité sutlisante pour juger, quant au fond, do ces

deux pages d’éc0nomie polfliquc; il ne serait pas surpreuant qu’uu mil plus exercé que Ie notre y découvrlt, tout d’abord, plus d’uue hérésie, ear _slle• ont. été écrites vers 1.7h0, c’est-a·dire avant la publication des ouvragcs de QUOSDC)'; mai! HOU! D8 CTUQDODB p3B de li'.! l'0C0mm8lld€!‘., qlllllt { ll {011118, Ha sérieuse attention des économistes de notre temps; ils pourront se con- vaincre, en les lisant, qu’ils_ ne sont nullernent forces d’abandonner la lan- gue générale, au profit d‘on ne sait quel idiome, lequel, sous prétexte de spécialité, dégénere trop souvent en jargon. Ce morceau peut servir a prou- ver que notre vieille langue suftit a tout , meme li Pexpression des idées lcs plus nouvelles; — G. ' •