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54 DlA LO G U ES. dieux repas; une vie qui u’a été occupée qu’a assister au` lever et au diner de votre maitre, a posséder quelques fem- mes que vous méprisiez, a vous parer, a vous faire voir, a recevoir les respects d’uue cour qui vous haissait, ou vous n’aviez aucuu vrai `ami, aucune creature, aucun homme attaché at vous! “ I seueciou. Ne dirait-on pas, a vous entendre, que votre vie a été plus agréable et plus glorieuse? i l CATILINA. ' Ce n’est pas a moi a vous dire qu’elle a été glorieuse; mais je puis, au moius, vous répondre qu’elle a été plus agréable que la votre : j’ai .joui des memes plaisirs que vous, mais je ne m’y suis pas borné; je les ai fait servir a des desseins sérieux, et a une lin plus llatteuse.'J’ai aimé et estimé les hommes de bonne foi, parce que j’étais capable de discerner le mérite, et que j’avais un cceur sensible; je me suis attaché tous les misérables, sans cesser de vivre avec les grands ; je tenais a tous les états par mon genie vaste et conciliant; le peuple m’aimait; je savais me familiariser avec les hommes, sans m’avilir; je me relzichais sur les avantages de ma naissance, content de primer par mon génie et par mon courage. Les grands ne negligent souvent les hommes de mérite que parce qu’ils sentent bien qu’ils ne peuvent les dominer par leur esprit ’ : pour moi, je me livrais tout entier aux plus courageux et aux plus habiles, parce que je n’en craignais aucun ; je me proportionnais aux - autres; je gagnais le cceur de ceux qui, par leurs principes; nfestimaient point mes sentiments; mon parti m’adorait; j’aurais assujetti la république, si j’avais pu éviter certaiues fautes. Pour vous, sans la scélératesse-et la foliede votre maitre, vous u'auriez jamais été qu’un homme obscur et accablé de ses propres vices. Adieu =.

  • Rapprochoz de la Maximo £61··. -· G.‘ ‘
  • Tacite parle de ce Sénécion, dont Ie prénom était_Tu|lius. (Yétait tm che-