46 DIALOGUES. rnuztou. Je vous en nommerai plusieurs qui ont gouverné par eux· memes. · mcmzuzu. Hé! qui vous a dit que ceux que vous me nommeriez n’avaient pas, dans le cceur, une ambition secrete qu’ils ca- chaient aux peuples? Les grandes aifaires, l’autorité, élé- vent les hommes les plus faibles, et fécondent ce germe d’ambition que tous les hommes apportent au monde avec la vie. Vous, qui vous étes montré si ami de la modération dans vos écrits, ne vouliez-·vous pas vous insinuer dans les esprits, faire prévaloir vos maximes? n’étiez·vous pas faché qu’ou les négiigeat? — ` rtusmon. Il est vrai que j'étais zélé pour mes maximes ; mais parce que je les croyais justes, et non parce qu’elles étaient miennes. mcnsusu. ll est aisé, mon cher ami, de se faire illusion la·dessus. Si vous aviez eu un esprit faible, vous auriez laissé le soin a tout autre de redresser le genre humain ; mais, paroe que vous étiez né avec de la vertu et de Yactivité, vous vouliez assujettir les hommes a votre géuie particulier. Croyez-moi, c’est lade l’ambition. - ‘ rtmanou. Cela peut bien etre. Mais cette ambition qui va, en tout, au bien des peuples, est bien dilférente de celle qui rapporte tout a soi, et que j’ai‘combattue. ° · ` ` ’ mcmzusu. Ai-je prétendu le contraire, mon aimable ami? L’ambi- tion est Fame du monde ;- mais il faut qu’elle soit accom- pagnée de vertu ,, d’humanité, de prudence et de grandes vues, pour faire le bonbeur des peuples, et assurer la gloire de ceux qui gouverneut.
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