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la nature lui a prescrite; elle s’appesantit sur elle—meme; _ tous les évenements du monde passent devant elle comme des Songes légcrs qui Sc pe1‘deIit·saI1s retour ’. Unc grande _ aime, au contralre, ne perd rien de Vue ; le passé, le ptésenl. et l’avenir sont immobiles devant ses .yeux; elle porte sa vue loin d’el1e; elle embrasse cette distance enorme qui est entre les grands et le peuple, entre les allaires generales de ` l’univers et les intérets des particuliers les plus obscurs; elle incorpore a soi toutes les cboses de la terre; elle tient a tout; tout la touche; rien ne lui est étranger : ni la dilfe- rence iutinie des mceurs , ni celle des conditions, ni celle des pays, ni la. distance des temps, ne Pempechent de rap- procher toutes les choses humaines, de s’unir d’intéret it tout. Les hommes de ce caractere no font rien d’inutile , sa- vent employer tout leur temps, ont un esprit vif qui ren- contre d’abord le noeud et la source de chaque chose, qui marche légerement et rapidement, elc °.

• ’oir lo 26* Caractere (L’homme parent). —- G.

  • Ce dernier mot indique asses que lo morceau n’est pas termine; ce n’est °

qu’uno ebauche; mais la touohe u’en est pas moinssingulierement ferme et vive, quoi qu’en dise Suard, dans la note qui suit. — G. — Il n’y a dans oe diseours de Comines que quelques traits qui conviennent h Louis Xl. Ii était populaire et accessible, mais par néoessité, plutot que par inclination. Dans la lutto qui s’etait e¤¢¤866 entre le souverain et les grands vassaux de la cou- ronne, ceux-ci commirent une faute dont les consequences ont été funestes pour eux et pour In nation : ils separerent leurs intérets de Pintéret du peu- ple, et se crurent assez forts par eux-memes pour maintenir les prerogatives qu’ils avaiont usurpees dans des temps d’anarchie, et sous des rois faibles. S’ils s’étaient appuyes du peuple, comme les barons d’Angleterre avalent fait dans des circonstances semblables, ils auraient pu conserver comme eux une inlluence directe sur le gouvernement, et la nation aurait joui de ses anciens privilèges; Pequilibre se serait établi naturellement entre les divers ordres de l’E¤t, et aurait prévenu les guerres et les révolutions qui depuis trois ‘ siedes ont tourmente la France. Nos rois furent plus habiles que la haute noblesse; ils se concilièrent l'amour et l‘estime du tiers-état: ils accorderent quelques privilèges aux communes, mais ils ne donnèrent pas au peuple toute ’ la liberté et les droits dont il aurait do jouir d’apres les constitutions primitives do la monarchie. Toutefois, ces concessions les rendirent populaires, et, dans aucun pays de l’Europe, les souverains n’ont été plus aimes de leurs

·· qu’en Hanes. Ce fut done par dos vues politiques quo Louis Xl se familiarisait avec les bourgeois de Paris, et ne dedaiguait point de lea udmettre

dans so conlianoe *. Leur alfection lui -fut plus d‘une fois utile dans les dwe- °;°|IIV¢!Il!gIl¢I IIC. dll-pl! llllft CNIIC. Des QIG slllfd accorde CC |)0lIll , ll IODKIIE IIOCO est RDI objet. — G.