Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/38

Cette page n’a pas encore été corrigée

22 DIALOGUES. Avez-vous prétendu qu’il n’y eiit pas une vérité et une jus- tice réelles? - uountcmz. J’ai prétendu, mon cher ami, que la plupart des lois étaient arbitraires, que le caprice des hommes les avait faites, ou que la violence les avait imposées : ainsi, elles se sont trouvées fort diiférentes selon les pays, et, quelque- fois, tres—peu conformes aux lois de l’équité naturelle. Mais, comme il n’est pas possible que l’égalité se maintienne parmi les bommes, je prétends que c’est justement qu’on soutient les lois de son pays, et que c’est a bon titre qu’on en fait dépeudre la justice. Sans cela, il n’y aurait plus de régle dans la société, ce qui serait un plus grand mal que celui des particuliers lésés par les lois. cuaunou. Mais, dites-moi, parmi ces lois et ces coutumes diilé- rentes, croyez—vous qu‘il-s’en trouve quelques-unes de plus conformes a la raison et a l’équité naturelle que les autres? - ` Momnicmz. Oui, mon ami, je le crois; et, cependant, je ne pense pas que ce fut un bien de changer celles qui paraissent moins justes; car, en général, le genre humain soull`re moins des lois injustes que du changement des lois; mais il y a des occasions et des circonstances qui le demandent. cuAnnoN. Et quelles sont ces circonstances ou l’on peut, justement et sagement, chan ger les lois? i Mowratcms. ` » · C’est sur quoi il est diiiicile de dormer des regles géné- rales : mais les bons esprits, lorsqu’ils sont instruits de beauté est·ce que ie voyois hier en cresdil, et demain ne Pestre plus? Quelle vérilé esl—ce que ces monlognes boment? Memumge au monde qui se lien! me-deld. » Essais,liv. II, chap. 2. — S.