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288 CORRESPONDANCE. 121. -— VAUVENARG UES A VILLEVIEILLE. iAParis, lc 28 mars ITM}. it llnotcl dc Tours. rue du Paou ‘, ` faubourg S3l1l1.·GPl'lII£llI|. Quoique vous ne songiez plus a moi, moo cher baron =, j’ai encore la folie de vous aimer, et la simplicité de vous lo dire. Je me suis llatté, tout l’hiver, que vous pourriez venir 21 Paris, et je vous attendais, pour vous gronder selon vos mérites; mais je commence a craindre que vous ne veuil- lez * pas vous montrer si totici, avecun fils deja trop grand, · et qui vous ferait plus vieux que vous n’etes : lorsque vous vous croirez sans consequence, 1non aimable ami, j’espére que vous me donnerez lajoie de vous voir. J’ai fait impri- mer, cet hiver, un petit ouvrage que je vous envoie. Il a paru au mois de février; j’attendais le priutemps, pour vous en faire part, afin de vous trouver sans fievre, et de bonne humeur. Becevez-le donc, mon cher Villevieille, et tacbez de le lire doucement; car je vous avertis que ce u°est pas un de ces livres qu’on entend trop vite; il faut étre un peu fait a la fatigue pourle lire, et, de temps en temps, prendre haleine. lnformez-moi, en attendant, mon cher Villevieille, de ce que vous faites, et sougez un peu plus sérieusement it venir ici. Vous y viendrez trop tard pour moi, si vous différez davantage; car je suis toujours accablé de maladies, et j’ai perdu, en quelque sorte, Yespérance de rétablir ma sauté. Je vous dis cela, mon ami, afin de vous toucher par la com- passion, si je ne le puis plus par l’amitié. Adieu.

  • Auj0urd’hui rue Larrcy; la maison ou logeait Vauvenargues porte lc

n° 8; les boulevards pnojetés dans co quartier de Paris, vont, prochainement, la faire disparaitre. — G. ¤ Voir la 2• note de la page 268. — G. 3GIl faudroit : que vous ne voulies pas. (Voir la 2¤ note do In page 261.)