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· 14 DIALOGUES. les hommes ontété la. dupe de ce dédain aB`ecté; ils m’ont oru supérieur aux choses que je méprisais. Je n’ai rierr établi, mais j'ai taché de détruire : cela m’a fait un grand nombre de partisans, car les bommes sont fort avides de uouveautés . . , _ p . nmosrutuz. _ Vous aviez l’esprit fin, ingénieux, profond; vous ne man- quiez pas d’ima.gination; vous saviez beaucoup; vos ou- vrages sont pleins d’esprit,' de traits, d’élégance, d’érudi- tion; vous aviez un genie éténdu; quise portait également a beaucuup de choses : avec de si grands avantages, vous ne pouviez mauquer d’imposer A votre siecle, dans lequel il y avait peu d’hommes qui vous égalassent. _‘ - ISOCBATQ. J’avais peut-étre une partie des qualités que vous m’at· tribuez; mais je manquais d’élévatiou dans le genie, de sen- sibilité, et de passion : ce défaut de sentiment a corrompu mon jugement sur beaucoup de cboses; car, lorsqu’on aun peu diesprit, on croit etre en.droit de juger de tout. _ otuosrut-sm:. ·· _ Vous avouez la des défauts que je n’aurais jamais osé vous `faire connaitre. ` ` ` _ · xsocnxm. ’ Je n’aurais pas pardonné,.tant que j'ai vécu, a quiconque aurait. eu la hardiesse de me les découvrir. Les hommes désirent souvent qu’on leur disc la vérité; mais il y a beau- coup do vérités qui sont trop fortes pour eux, et qu’ils ne ` sauraient supporter; il y en a meme qu’on ne peut pascroire, parce qu’on n’est point capable de les sentir. Ainsi, on- de· mande is ses amis qu’i1s soient sinceres; et, lorsqu’ils le sont, on les croit injustes ou aveugles, et on s’éloigne d’eux * : mais, ici, on est guéri de toutes les vaines délicatesses, et ¤ Rapprochez du 52** Camctérc. — G. . * Voyez la Maximo i75’, ct Paddition qui s‘y rapportc. — G.