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DIALOGUES. t3 de dire des choses sensées; on veut dire des choses nou- velles. ` ‘· ‘ ° · - . rsocnmt. · Mais ce soin serait-°il ·bl9.mable? les honmies ont-als be- soin qu’on les entretienne de ce qu’ils savent? ` _ . O , oeuosrnemz. - l . Oui, tres·gran;l hesoin; car il n’y a rien qu’iis ne puis- sent mieux posséder qu’ils ne le possedent, et il n’y s rien non plus qu’un homme eloquent ne puisse rajeunir parses . expressions. ~ - r _ _ _ s _ . . _ . ‘ ‘1SOCRA'l’E.· _ Selon vous, orien u’est· usé ni pour le people, ni pour ses maltres ’ ? o oemosmemz. Je dis plus; n1on cher Isocrate; Yéloquence ne doit guere s’exercer que sur les vérités les plus palpables et les plus connues. Le caractere des graudes vérités est Yantiquité; Péloqueuce qui. ne roule que sur des pensées lines ou abs- , traites, dégéuere en subtilité; il fztut que les grands écri- vains imitent les pasteurs des peuples: ceux-ci n’a1moncent · point aux hommes une nouvelle doctrine. et de nouvelles . vérités. ll ne faut pas qu’un écrivsin alt plus d’amour-_ propre; s’il a en vue l'util.ite des hommes, il doit s’oublier, et ne parler que pour enseigner des choses utiles. . _ · - rsocnne. - , Je n’ai point suivi, mon cher maitre, ees maximes. J’ai cherché, au contraire, avec beaucoup de soin s nfécarter des maximes vulgaires : j’ai voulu étonner les hommes, en leur présentant sous de nouvelles faces les choses qu’ils croyaient connaitre; j’ai degrade ce qu’ils estimeient, j’ai loué ce qu’ils méprisaient; j’ai toujours pris le coté con- traire des opinions reeues, sans m’embarrasser de la vérité; je me suis moqué surtout de ce qu' on traitait sérieusement; _

  • Voirlles Maximes·398°··!;0d‘. — G. ` · - l