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tacher de mes inclinations; je crois qu’ils se trompent, et peut-etre qu’ils y auront du regret avant qu’il soit peu.

Je ne puis pas, mon ami, en confier davantage au papier, mais j’espere que je seraiibientot A meme de vous écrire avec plus de liberte. Je suis au désespoir d’etre reduit A un parti qui me repugne, dans le fond, autant qu’il deplaira A ma famille : si l’ on avait voulu me mettre en etat de demeurer , un _an de _suite, A Paris, pour· suivre les choses que j°y avais commencées, 0u j°aurais obteuu ce que je desirais, ou je me serais degoiite, et j’aurais pris de moi-meme le parti auquel on me sollicite; mais la nécessite n’a point de loi ‘. _

107. — VOLTMRE A VAUVENARGUES.

I _ Jeudi, I avril I744 ‘.

Aimable creature, beau genie, j’ai lu votre premier manuscrit, et j’y ai admire cette hauteur d’une grande ame qui s’eleve si fort au-dessus des petits brillants des Isocrates. Si vous etiez ne quelques annees plus tot, mes ouvrages en vaudraient mieux ; mais, au moins, sur la fin de ma carriere , vous m’affermissez dans la route que vous suivez. Le grand, le pathetique, le sentiment, voila mes premiers maîtres ; vous etes le dernier; je vais vous lire encore. Je vous remercie tendrement ; vous etes la plus douce de mes consolations, dans les maux qui m’accablent.

108. — LE MEME AU MEME.

Ce lundi, 7 mai 1744.

En vous remerciant. Mais vous étes trop sensible ; vous pardonnez trop aux faux raisonnements en faveur de quelque eloquence. D’oi:

¤ Voir la derniere note du 60* Caraclérc. — G. _

  • Dans les editions précedentes, cette lettre est mise A la d te du lg avril

I7Ii3; je n’aurais qu’A répétcr, ici, ce que j°ai dit dans la note dc la Lcttre 10h*. ai laquello jn rcunvoin. — - G.