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i CORRESPONDANCE. 271 famille ne me permettent pas de suivre mes projets, et je suis obligé de prendre de nouvelles vues ‘. Je vous rendrais compte de tous mes sentiments, si je vous savais en bonne ' santé; mais l’inquiétude que j’ai de votre état m’occupe uniquement, et je ne saurais, pour cette fois, vous parler d’autre chose. Adieu , mon cher ami; écrivez-moi , des que vous le pourrez, ou faites·moi, du moins, donner do vos nouvelles. mo. - LE MEME AU minus. » ’ A Paris, le l" mars 1744. Votre derniere lettre, mon cher Saint-Vincens, m`avait mis dans une grande inquiétude sur votre santé; celle que vous avez la bouté de m’écrire, du 21, me rassure un peu, ' quoique vous ne m’en parliez pas, car je ne saurais croire que vous pussiez etre malade, et ne pas m’en dire `un seul mot. Je suis tres—sensible, mon cher Saint-Vinoens, aux soins que vous vous etes donnés pour moi; je ne doute pas de votre amitié : qui pourrait vous obliger a m’en témoigner, si vous ne m’aimiez pas sincérement? Voila Yavantage que_ je tire de ma situation; comme elle ne peut pas me donner de faux amis, j’ai le plaisir de croire les miens véritables. Je suis surpris que vous ne me répondiez pas un mot sur le projet et les lettres que je vous ai communiqués : je vous ai mandé, dans ma derniere, que j’abandonnais toutes oes vues pour eu prendre de plus conformes a ma situation. Mes parents, mon cher Saint-Vincens, m’éloigneront peut- etre, pour toute ma vie, de la Provence, en me faisant une nécessité d’y retourner; ils ne veulent se préter a rien, et croieut les conjonctures favorables, pour me forcer a me dé-

  • Voir la Lettre suivantc, ct la demierc note de la Lettre 110*. ·— G.