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D 210 CORRESPONDANCE. 10h. -·- VOLTAIRE A VAUVENARGUES. D Dimanche, lt février VIM •. U • Tout ce que vous aimerez, Monsieur, me sera cher, et j’aime déja le sieur de Fléchelles. Vos recommendations sont pour moi les ordres les plus précis. Des que je serai'un pen débarrassé de Hdrope, des impri- meurs, des Goths et Vandales qui persécutent les lettres, je chercherai mes consolalions dans votre charmante société, et votre prose éloquente ranimera ma poésie. J’ai eu le plaisir de dire a M. Amelot tout ce que je pense de vous; il sait son Démosthene par coaur, il faudra qu’il sache son Vauvenargues. Gomptez in jamais, Monsieur, sur la tendre estime et sur le dévouement de _ . Vouatnz. 105. — VAUVENABGUES A SAINT-VINCENS. ' A Paris, le S6 février ITM. Votre derniére lettre, mon cher Saint-Vincens, m’a fait une peine intinie : vous ne sauriez croire Pimpatience que j’ai d’avoir de vos nouvelles; je ne puis souffrir de vous savoir malade, et d’ign0rer la cause de votre maladie. Vous deviez me faire écrire par mon frére; quoiqu’il soit fort paresseux, je suis persuadé qu’il ne se serait pas refusé a cette occasion. J’ai été présenté a M. Amelot, depuis que je suis dans ce pays-ci; il m’a regu poliment; mais les dispositions de ma

  • Dans les précédentes éditions de Vauvenargues, et dans la Correspon-

dence do Voltaire (édition ·Beucbot), cette lettre est datée du 10 ou du it fé- _ vrier t7I•3, de sorta qu’elle serait antérieune, de deux mois, A celle que Vauve· nargues adressait a Voltaire sur Corneille et Racine. Mais, sans parler du ton plus familier sur lequel elle est écrite, les détails meme qu’elle renferme in- diquent qu’elle est de HM. Les deux lettres de Vauvenargues a Amelot, sont de décembre 17l•3 et de janvier Hlth. et il est clair que Pintervemion de Voltaire auprés du ministre est de la meme date. Les éditeurs précédents so sont trompés A Mérope : il est vrai que cette piece a été repnésentée le 20 février i7!i3, mais elle n’a été imprimée qu’en Halt, et Voltaire no parle ici que des imprimeurs, en meme temp. que des Goths et Vandals: qui persécu- taient Pouvrage, comme ils persécutent d’ordineire, aprés le succés. — G.