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_ CORIYESPONDANCE. 256 ‘ 99.-- VAUVENARGUES A AMELOT. ` A Arras, ln Njuivior HM. Mon seigneur , Je suis seusiblement touché que la lettre que j’ai -eu l’honneur de vous écrire, et celle que j’ai pris la liberté de vous adresser pour le Roi, n’aieut pas pu attirer votre atten- tion. Il n’est pas surprenant, peut-etre, qu’un miuistre si occupé ne trouve pas le temps d’examiner de telles lettres : mais, Monseigueur, me permettez-vous de vous dire que c' est cette im possibilité morale ou se trouve un gen tilhomme, qui n’a que du zele, de parvenir jusqu’a son maltre, qui fait le découragemeut que l’on remarque parmi la noblesse des provinces, et qui éteint toute émulation? J’ai passe, Monseigneur, toute ma jeuuesse loin des dis- tractions du monde, pour tacher de me rendre capable des emplois ou j’ai cru que mon caractere m’appelait, et j’osais penser qu’uue volonté si laborieuse me mettrait, du moins, au niveau de ceuk qui attendent toute leur fortune de leurs intrigues et de leurs plaisirs. Je suis pénétré, Monseigneur, qu’une confiance, que j’avais principalement fondée sur l’amour de mon devoir, se trouve entiérement décue. Ma santé ne me permettant plus de continuer mes services it la guerre, je viens d’écrire a M. le duc de Biron, pour le prier de nommer a mon emploi. Je n’ai-pu, dans une situation si malheureuse, me refuser de vous faire connaitre mon désespoir : pardonnez-moi, Monseigneur, s’il me dicte quel- que expression qui ne soit pas assezmesurée. Je suis, avec le plus profond respect, ctc. j 1 _ il