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I2 ‘ DIALOGUES. les choses, quelles qu’elles soient, plusinsinuante, plus persuasive : le grand art est, je crois, de proportionner son discours A son sujet; c’est avilir un grand sujet, lorsqu’on veut1’orner, l’embellir, le semer de Ileurs et de traits. C’est encore une faute plus choquante, lo_rsqu’en excitant de petits intérets, on veut exciter de grands mouvements, _lorsqu’on emploie de gnandes figures, des tours pathétiques : tout cela devient ri·dicule,_lorsqu’ il n' est point place, et c’est le défaut de tous les déclamateurs, de tous les écriyains qui n’écrivent point de génie, mais par imitation. · rsocrum-:. ` J’ai toujours été choqué, plus quepersonne, de ce défaut. . _ ` nmrosrusma. ` Ceux qui y tombent en sont choqués euxanémes, lors- qu’ils Yapergoivent dans les autres. ll y a peu d’écrivains qui ne sachent les regles, mais il y en a pen qui puissent ' les pratiquer : on sait, par exemple, qu`il faut écrire sim- plement; mais on ne pense pas des choses assez solides pour soutenir la simplicité ; on sait qu’il faut dire des choses vraies; mais, comme on n’en imagine pas de telles, on en suppose de spécieuses et d’éblouissantes; en un mot, on n’a pas le talent d’écrire, et on veut écrire‘. ` _ . rsocnwrs. De la, non-seulement le mauvais style, mais le mauvais gout; car, lorsqu’on s’est écarté des bons principes par fai- blesse, on cherche a se justifier par vanité, et on se {latte ’d’autoriser les nouveautés les plus bizarres, en disant qu’il ne faut dormer l’exclusion 31 aucun genre, comme si le faux, le frivole et l’insipide méritaient ce nom ’. . méuosmtus. ' ll y a plus, mon cher Isocrate; on ne se contents pas ¤ Voir le 9• I·`rugmenl (Sur les mauvais écrivains)- ·— G. _ = vm ln Maximo mn -— c.