Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/267

Cette page n’a pas encore été corrigée

n’y a que Dieu et Votre Majesté, qui puissent inspirer tant O d’amour et tant de confiance, et dont l’ esprit, supérieur aux usages et au gouvernement des peuples, soit toujours en état de se préter aux pensées des particuliers malheureux. Je suis, avec un tres-profond respect, Sire, de Votre Majesté, etc.

87. — LE MEME AU DUC DE BIBON.

A Nancy, le 12 avril 1743.

Monsieur, depuis la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire, §’ai pensé qu’i1seraitpeut-étre nécessaire que j’écri- visse ·aussi a M. Amelot * : voila donc encore une autre i lettre ’ que j’ose vous prier de presenter, supposé qu’il faille le faire. Si j’avais été ·a portée d’écrirel’une et l’autre sous vos yeux, je suis persuadé que vous auriez eu la bonté de m’inspirer; j’y aurais moins de regret, Monsieur, si vous ` vouliez les corriger et les transcrire; mais il ne me con- ° viendrait pas de vous demander cette grace. J’ai eu envie d’écrire encore A M. Dallemans, pour le ` prier de vous dire quelque bien de moi, et de vous encourager a m’avouer; mais j’ai pensé depuis, Monsieur, que je ne devais mettre que vous dans la confidence de mes chiméres, puisqu’il n’y avait que vous qui pussiez les justifier. Ceux qui loueraient ma confiance, si vous l’appuyiez, la regarderaient comme une folie, sans votre aveu. Je ne demande pas, cependant, que l’on m`emp1oie, sur ma parole, A des affaires essentielles; je m’oi}`re de servir dans les pays étrangers, sans appointement et sans caractére, jusqu’a ce que l’on me connaisse; on peut bien me mettre a l’épreuve. Que

¤ Jean-Joseph Amelot de Chaillou, ne le 30 avril 1689, de l’Académie· francaise en 1727, ministre des alfaires étrangéres le 22 février 1737, disgracié le 26 avril 17M, et remplacé, au mois de novembre suivant, par le marquis Voyer·d’Argenson. — G.

  • Cette lettre n’est autre, sans doute, que la 96* (voir plus loin), laquelle ne fut envoyée au ministre qu’a la fin de la meme année. -— G.