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2i8 CORRESPONDANCE. inclination a une vie plus occupée *, je prends la liberté d’écrire au Boi la lettre que j’ai l’honneur de vous envoyer. Je serais presque sur qu' elle réussirait, si vous aviez la bonté de la mettre en des termes convenables et de l’ap· puyer; mais j’espére qu’au moins, Monsieur, vous voudrez bien en oter le ridicule, en la présentant vous-meme au Roi. Je vous en supplie tres-humblement, Monsieur.; vous me mortifieriez beaucoup_ de me refuser cette grace. Vous en avez attiré sur le régiment de si peu ordinaires, que quand vous obtiendriez pour moi que je fusse envoyé au_prés du roi de Prusse, ou M. de Pezai avait placé autrefois M. de La Chétardie’, personne n’en serait surpris; mais toutes les places auxquelles vous me croirez propre, me paraltront bonnes, et si vous voulez bien, Monsieur, prendre quelque intérét a moi, je vous assure que cela m’encouragera de telle sorte, que ni ma timidité naturelle, ni le peu d’usage que j’ai du monde, ne m’empecheront de me rendre digne de vos bontés. Eniin, je crois qu’il ne saurait y avoir d’in— convénient a présenter ma lettre au Roi, surtout si elle lni fait penser que, depuis qu’il est lui-meme son premier mi- nistre‘, cela inspire tant de coniiance, qu’il n’y a plus per- sonne aujourd’hui qui n’ose porter a ses pieds tout ce qu’il se sent de courage et de zele pour son service. Je suis, avec ‘ un profond respect, etc. Permettez-moi_, Monsieur, de join dre ici un petit me- moire, qui me fera connaltre plus particulierement a vous. _ mlzuounz. Mon pere, mon grand-pere, mon bisaieul, out eu l’hon· ¤ Que disait doncMirabeau, quand il reprochait A Vauvenargues sa pareasc et son inaction? (Lettre 33¤). Vauvenargues attendait seulement son jour et son heure. —G. —

  • Joachim-Jacques Trotti, marquis de La Chétardic, avait quitté le ser-

vice militaire, pour exercer les fonctions de Ministm du Roi de France, au- pres du Roi de Prusse, de 173ti a 1739. —G.

  • Le cardinal Fleury, premier ministre, venait de mourir (29 janvier 17lt3),

• et Louis XY, dit Voltaire, prit des··l0rs la résolution de gouverner par lui- •¤ meme. » (Edition Beurhol, tome XXI, page 78. } — G. O