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240 CORRESPONDANCE. ° 82. ·— LE MEME AU MEME. AN81bbI11'8 ‘, le 3l janvier IT-t3. Vous.n?avez pas avous plaindre, mon cher Saint—Vincens, de l’aveu que ·j’ai fait a mon pére, l’année derniere, des marques que.j’avais de votre amitié ;. c’était.une chose né- cessaire, dans liéloignement oii nous étions*, _et qui, d’ail- leurs,. ne soulfrait aucun insonvénient. Mon pere aurait. plus de raison de me reprocher le mystére que je lui en ai fait,. pendant deux ou trois ans, et c’était a lui a se plaindre; mais il n’est pas besoin d’insister la-dessus. Je devrais aussi, a mon tour, vous faire une querelle sur le secret que vous me faites de votre santé, de vos occu-- pations, et de vos sentiments; mais j’aime mieux attribuer a votre paresse ce silence. Pour moi, je me porte a mer- . veille; je n’ai jamais été si bien. J’ai songé. quelquefois, dans nos fatigues, a votre amitié pour moi, et je n’ai pas douté que vous ne prissiez part a notre situation : elle a été dure, embarrassante; elle est bien changée a present. Nous BVODS nos ordres pour partir dTici le b; on espére que nous serons en France dans le mois de· mars; c’est un point de vue agréable pour cette armée, qui a beaucoup souffert, et qui a besoin de repos. Le Bhin ne la reverra pas aussi llo- rissante qu’a son passage; nouslaissons bien des camarades derriere nous, je n’ose pas dire des amis 3; il faut écarter

  • Petite ville de Baviere, alliée de la France, ou le bataillon de Vauvensr·

gues fut cantonné, apres la retraite de Prague a Egra. — G.

  • Crsignant pour lui-meme les suites d’une campagne désastreuse, ou,

comme il va le dire quelques lignes plus bas, il await latksé bien dcscama· rades dcrriére Iui, entre autres le jeune Hippolyte de Seytres, Vauvenargues avait, du moins, voulu mettre ses atfaires en regle, et, quoi qu’il lui en cou- tat, déclarer a son pere la dette qu’il avait contractée mpres de Saint-Viucens. 5 Pour ne parler que de cette retraite de vingtlienes entre Pragueet Egrs, dans une lettne adressée a Seckendorll', général des Bavarois, nos alliés, le _ maréchsl de Belle·Isle convenait qu’il avait perdu 7 a 8,000 hommes, mortsde froid, ou hors d’état de suivre. 4 En arrivant a Egra, plusieurs moururent, pour ¤ s’etre trop tot approchés du feu; d’autres devinrent prodigieusemeut en- _ 9