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A CORRESPONDANCE. 223 71 — VAUVENARGUES A SAINT-VINCENS; A Vauvemrgues, le IT octobre l740. J’ ai été au désespoir, mon cher Saint-Vincens, que nous . n’ayons pas pu nous voir A Aix, et que vous ne soyez point venu A Vauvenargues, comme vous me l’aviez promis. ll y a bien loin d’ici A la tin de novembre; je ne serai peut—éu·e plus ici; mais, enfin, si je n’y suis plus, nous nous retrou- verons A Aix; j’en meurs d’envie, je vous jure ; je ne songe qu’A cela, et je ne fais de fonds, pour cet hiver, que sur notre commerce et sur le charme de votre amitié. ll est vrai que j'ai trouvé tres-bonne compagnie A Mira- beau * ; je ne m’y suis point ennuyé; j’aurais eu grand tort l autrement. Monclar est venu passer cinq ou six jours avéc nous; il est fort aimable, vous le connaissez ; j’ai été charmé de le connaltre : il faudra que vous m’aidiez A me lier avec lui, c’est une obligation que je veux vous avoir. Demandez- lui ce qu’il pense de son ancien camarade; je parle de M. Le Franc ’ ; il le connalt mieux que moi, ils ont fait leurs ` ° classes ensemble, ils ont été fort amis; je crois penser sur Le Franc A peu pres comme Monclar, je fais cet honneur A mon jugement. Mais parlons de vous, mon cher ami : qu’est-ce que c’est que cet ennui dont vous étes dévoré, cette langucur, ces images mélécs dc charme et dc peinc, ces imomnies accablanles, cc sommcil interrompa, ct ccs réveils pleins_d’horrcur ? Mon cher Saint—Vincens, il faut vous expli- quer; j’ai peu de pénétration, il faut m’ouvrir votre cceur; je soulfre de vous savoir si triste et si agité. Vous vous louez quelquefois de votre temperament; vous ne me l’aviez ja- mais montré d’un cété si diiiicile; je veux savoir la cause

  • Cette lettre nous apprend que Vauvcnargues s’était enlln rendu A l’invl·

tation du marquis. - G.

  • be Franc de Pompignan. — G.