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222 CORRESPONDANCE. extremement, et pour moi, qui ne veux point avoir d’au tres opinions que les vbtres. Adieu, mon cher Mirabeau. M. Le Franc est-il déja chez vous, et M. l’abbé de Monville pro- . met-il toujours de venir? Vous pouvez encore m’écrire ici, et c’est ce qui me désespere. ‘ 70. — MIRABEAU A VAUVENARGUES. _ Dc 1(irabeau, ce 2.1 aout l7£0. Vous vous faites entretenir par lettres, messer Caster *, mais c’est pour la derniere fois; quelques bonnes que soient les votres, l’on ne voudra jamais les prendre en échange de leur auteur. D’ailleurs, accablé des détails de la profession de laboureur, vous me prendriez, a la fin, pour etre de la banlieue de Vauvenargues; la charge de terre ou la sou- teyrade de pré entreraient dans mes languissantes épttres *; pour peu que je voulussei avec cela, leur donner l’air eglogue, l‘on regretterait les caillettes du Marais, que Fontenelle nous représente si galammeut, la houlette a la main. Laissons cela arriver, laissons la mousse nous gagner réciproquement, cher ami, et, pour pen que vous tardiez a arri- ver, nous en viendrions peut-étre a faire des facons a la porte. Moins vous vous donnez pour connaisseur, et plus votre approbation sur mes vers me ilattera; c‘est ce sentiment fin qui vous rend connais- seur en tout; l'usage et les regles ne font, sans cela, que des coliiichets censeurs a virgules, ou des pédants. Vous étes la servante de Malherbe, a qui nous devons les chefs-d‘u=:uvre de ce prince des poetes; je ne sais si vous n’aimeriez pas mieux etre celle de Golletet. ’. i Expression dont La Fontaine se sert, pour personnifler Pestomac. Mira- bean fait allusion au mal d‘es¤omac qui obligeait Vauvenargues it rester che: h;LLes gots charge de terra et souteyrude de pré, dont le dernier nose trouve dans aucun dictionnaire, étaient, sans doute, des expressions locales, se rap- portant aux travaux agricoles que Mirabeau faisalt exécnter alors. — G.

  • La correspoudance entre Vauvenargues et Mirabean s’arrete ici, tluisssut,

comme elle acommencé, par une lettre incomplete, outre les lacunes que nous y avons remarqnées. Elle a duré cependant plus longtemps; la lettre du 7 ¤0V¤mbre 17f;3, adressée A Saint-Vinoens, nous en donue Pussurance. -- G. l