Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/234

Cette page n’a pas encore été corrigée

218 CORRESPONDANCE. _ . rais avoir ce p1aisir·la avant le 15 ou le 20 de ce mois, et j’espere que je recevrai encore une de vos lettres; voila ce que je gagnerai a mon retardement. ‘ La reputation de M. de Pompignan m’est fort connue, et c’est, avec votre amitie pourlui, bien plus qu’il n’en faut pour desirer de le voir. Mon pere n’est pas ici; je lui envoie votre lettre; elle le ilattera beaucoup, et je suis persuade que, s’il ne va pas chez vous, il sera, du moins, tres·sensib1e a votre ° invitation. Quoique je ne sois pas le maitre ici, je vous _ prierais d’y venir, si vous etiez au regime; mais je ne prie que les gens qui pourraient vivre, comme moi, avec de la soupe et des oeufs frais : cela vous tenterait-il? Je vous suis tres-oblige de toutes les ilatteries que vous avez dites de moi; c’est la, peut-etre, ce qui vous fait tort'; _ mais c'est encore une raison pour que j’y sois plus sensi- ble; aussi, je le suis beaucoup, et je saisis avec joie tout ce qui peut m’assurer de votre amitie. Je vous plains seule- ment du peu de respect que vous portez au bon sens; vous vous decidez contre lui; cela me fait de la peine. · Marquez·moi ce que vous appelez l’antidote· do la raison : serait-ce M. de Durfort, ou vos voisins de campagne 2 Pour moi, je suis assiege du barbier et des notables du terroir de Vauvenargues ’; comment faites-vous, je vous prie, pour ` vous defendre de ces visites2 recevez-vous votre cure, et faites—vous un honneur a tous les bourgeois du lieu 2 Je suis tente, quelquefois, de me percher sur un arbre! Si nous avions du canon, je nettoierais la tranchee, sur le cbemin du chateau '. En verite, rien n’est si triste que pareille com- pagnie; j’etouii`e, je suis suffoqué, je n’y pourrai pas tenir! Les lectures du chevalier me paraissent bien sérieuses; je l’embrasse tendrement, et j’ai grande envie de le voir. ll ¤ Vauvenargues veut dire, sans doute, que c'est ld ce qui, d Aix, fail passer Mirabeau pour un fou. (Voir la Lettre precedente.) — G.

  • Voir la Lettre 65•. — `G.
  • Le chateau de Vauvenargues, etant bati et fortiile asses solidement sur un

rocher lsolé, on n’y arrivait, et on n’y arrive encom, quo por une chaussée qui le relic au village. — G.