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I ~ CORRESPONDANCE. 2t7 1 faute, ou la sienne ? j’aime mieux que ce soit la votre, car jene l’aime point gratis, et je ne lui pardonne point d'etre indifferent pour moi. Vous persuaderez A madame votre mere de vous le laisser, si vous le voulez bien; je crois qu’il faudrait, d’abord, marquer peu d’empressement; puis, faire parler quelqu’un·, comme vous me le marquez. Je ne suis point en commerce avec Meyronnet; il me parait meme diiiicile qu' il entre dans notre dessein. Pour moi, je vou- drais etre A meme de le faire réussir; lorsque je serai chez ° vous, vous me direz vos pensées, et je vous dirai, comme de moi, ce que vous ne voudrez pas dire, et ce qufil faut pour- tant qui soit dit. J’ai passé deux jours A Aix; je n’y ai point été sutfoqué. On m’a dit, en bien des endroits, que M. le duc de Durfort était extremement aimable, et que vous étiez uu fou : je suis " féché que M. de Durfort ait paru si aimable, A Aix; je le suis encore plus de votre opiuiAtreté A décrier la justesse. Je n’avais pris son parti, que parce qu' on m’en trouvait dans l’esprit; mais vous la traitez de sottisel A la bonne heurel Ne seriez—vous pas homme, aussi, A mépriser le bon sens? en vérité, j’en ai peur, et je suis bien aise de vous apprendre que beaucoup de gens m’en croient; prenez garde alors, s’il vous plait, A mesurer vos paroles; je ne suis pas tou- jours d’humeur A souifrir vos decisions! ` Adieu, mon cher Mirabeau; donnez-moi de vos nouvelles; i vous me pardonnerez bien de vous écrire A l’envers de ce papier ; j’ai commence ainsi, par mégarde, et la paresse m’a empeché de réparer ma sottise. Je suis tendrement A vous. ‘ 67. — LE MEME A_U MEME. A Vauvenargues, le 9 aout 1740. . J certainement vous voir, mon cher Mirabeau, des que, et aussi longtemps que je le pourrai; mais je ne sau-