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_ ZM IJORRESPONDANCE. dire; mais j’aurai fait mon devoir, et la nature, en me dormant un .c¢eur compatissant et droit, me l’a aussi donne pen faible dn cole de la tendresse *, et aise a detacher, dont je la remereiel Quant a son emploi, j’ai voulu Poccuper, et non Penchalner, et si, au bout d’une carriere de trente annees, l‘on ne voit pour recompense que ce qu‘ont deux mille poiloux ’, je ne conseillerai jamais la patience; entin, une raison qui doit le determiner, c’est que sa mere le demande. Voila, mon cber ami, ce qui s’appeIIe repondre bien sechement; la brievete en- traine, d’ordinaire, cet inconvenient; n'en faites pas de meme; conti- nuez-lui vos bontes, et aimez-moi! ` 60.—VAUV’ENAR`GUES A SAINT-VINCENS. A lets, le 23 avril {Tw. J’ai regu vos deux lettres, mon cher Saint-·Vincens, par le meme ordiuaire, et si tu voulais dire la verite, tu con- viendrais qn’elles ont été écrites le meme jour. Ce soin de · t’excuser légerement sur ton silence, de me dire des nou- velles, de me parler du grand froid, de dire un mot de L' En- fant, et des soirées que mes yeux t’auraient données dans _ ma cbambre, tous ces traits-la, et beaucoup d’autres, qui sont dans ta premiere lettre, paraissent faits pour prévenir la mienne. Je vois que tu es grand orateur; mais je te sais tres-bon gre de t’etre donné cette peiue, pour rassurer mon esprit; et, comme je suis deliant quelquefois jusqu’a l’excés, · je soupgonne fort souvent jusqu’a mes défiances; et eniin, apres bien des subtilites, je ne sais plus du tout que croire; en sorte que je doute encore si je ne me trompe point au . sujet de cette lettre. Du moins ne douté·je pas des olfres _que tu me fais an sujet de mon voyage' : je suis persuade m:é·Le naarquis ne l’a que trop prouve, particulierement t Pegand de son ills ¤(`Te¤ne populaire, et a peu pres-inusite, qui signilie homme de rica. ° dioir la 56* Lettre. ——- G.