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182 COIQRESPONDANCE.

` tude cliarmante, le pied dans l’eau au mois d’aout, le pied sec au mois de décembre; grands cabinets a la ville, petits réduits a la campagne, amis surs, recherchés du public, voila ma vie. N’avoir ni remords snr la veille, Ni soucis sur le lendemain ; · voila mon état, que vous devriez partager, en qualité d’ami, et vous seriez a meilleur marché ici, que nulle autre part. Quant a la Provence, l’on ne m’y verra que l’été, et je serai bien faché si Pindécision et la paresse vous tiennent éloigné de la situation que je crois votre unique centre. Kyriaeleison dc Monlauban est un fameux pourfendeur, dont parle Ttran-lc-Blanc, roman espagnol; vous comprendrez alors le sens de ce mot, qu’il vous était tres-permis d’ignorer. Adieu, mon cher Vauvenar- gues; aimez—moi toujours. 5la. ~— VAUVENARGUES A MIRABEA U. _ A Verduu, le I3 mars {N0 '. Mon cher Mirabeau, vous recevrez aujourd’hui ma ré- ponse au sujet du chevalier; vous verrez comme je pense qu’il serait bien avec nous, tout l’été, et l’hiver, zi1‘Aea- démie’; j’exagere peut-etre un peu l’avantage de cette idée, dans la premiere chaleur; vous en retrancherez ce qu`il y aura de trop. Mes yeux sont un peu soulagés; je vais donc reprendre ma lettre, et me j ustifier sur les sermons que je fais au petit ` chevalier. Il me semble que vous avez peur que je ne com- batte en lui la force et la fermeté : Dieu me garde de celal J°honore trop ces vertus, mais je ne sons pas bien qu°elles aient de liaison avec la sécheresse et avec la rudesse; voila les vices que j’attaque, la raideur de l’esprit, la dureté des

' Cette lettre s’était croisée, en route, avec la précédente. — G.

  • C’est dans la Lettre 58•, datée du 8 avril suivant (voir plus loin), que

Vauvenargues traite cette question; rien d’ailleurs, dans cette lettre, n'indiqne pour quelle raison il en a ajourné l'envoi, et en a meme change la date.-- - G.