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dit dans vos satires ? Serait-il vrai que, vous autres poètes, vous ne réussissiez que dans les fictions ?

Despréaux.

J’ai soutenu toute ma vie le contraire ; et j’ai prouvé, je crois, dans mes écrits, que rien n’était beau, en aucun genre, que le vrai.

Alexandre.

Vous avouez donc que vous aviez tort de me blâmer si aigrement ?

Despréaux.

Je voulais avoir de l’esprit ; je voulais dire quelque chose qui surprit les hommes ; de plus, je voulais flatter un autre prince qui me protégeait : avec toutes ces intentions, vous voyez bien que je ne pouvais pas être sincère.

Alexandre.

Vous l'êtes, du moins, pour reconnaitre vos fautes, et cette espèce de sincérité est bien la plus rare ; mais poussez-la jusqu’au bout : avouez que vous n’aviez peut-être pas bien senti ce que je valais, quand vous écriviez contre moi.

Despréaux.

Cela peut étre. J’étais né avec quelque justesse dans l’ esprit; mais les esprits justes, qui ne sont point élevés, sont quelquefois faux sur les choses de sentiment, et dont il faut juger par le coeur.

Alexandre.

C’est, apparemment, par cette raison que beaucoup d’es·

Qu‘il pouvait gouverner en bon et sage prince,
S’en alla follement, et pensant être Dieu,
Courir comme un bandit qui n‘a ni feu ni lieu;
Et., trainant avec sei les borreurs de la guerre,
Ds sa vaste folie emplir toute la terra:
Hblltcui si, d8 S0!} Uémpl, POE! will b0l1D08 !’8i$0l1S,
_ La Macédoiue out eu des Petites-Liaisons;
Et qu‘un sage tuteur l‘eut en cette demeure,
Par avis de parents , enfermé de bonus beure!