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CORRESPONDANCE. 149 faisais du mauvais sang, mais il me fallait prendre patience ; cela vaut encore mieux que rien. , Je suis bumilié de ce que vous me dites que je cite les mots remarquables des grands écrivains; rien n’approcbe de radoter comme de citer souvent, et je fuis tout-a-fait ce style : je vous suis tres-obligé de m’avoir fait apercevoir que j’y tendais; je serai sur mes gardes a1*ave¤1», je vous le promets bien. Ce que vous dites de quelques mauvais écrivains est vrai, mais cela ne peut pas vous convenir. Je n’entre point dans vos sentiments, au sujet de votre frere, et il me semble qu’il y aurait beaucoup a dire sur tout ce que vous pensez sur la naissance et sur la vertu; je souffre beaucoup a me taire, les mains me démangent, et j’ai peine a les retenir; mais elles n’ont plusde guides, et mes yeux sont si fatigués qu’il m’est impossible d’aller plus loin. Adieu, mon cher Mirabeau. I Nous partirons pour Verdun, dans trois ou quatre jours; vous pouvez m’y adresser votre premiere lettre. ` h2. — MlRABEAU· A VAUVENABGUES. De Bordeaux, ce 7 ‘septem.bre l739. Ce que vous me dites de l'inaction dont vous sortez est vrai, mon cher Vauvenargues; je me sais bon gre de vous avoir excite sur cela; vous y profiterez, le public bientot, et moi, a ce que j’espere, quelque jour, en mon particulier. La méthode de se faire lire est excellente, mais il faut, pour cela, un bon lecteur; pour moi, tout mauvais que sont mes yeux, je ne saurais m’y accoutumer, et Pécriture me nuit encore plus que la lecture, car je ne crois pas qu’il y ait d`hom1ne dans le monde qui gritfonne plus ‘ de papier * · _

  • Mirabeau dit bien vrsi; car, sans compter des milliers de lettres autogra-

phes, qui ont été conservées, il dit, dans une lettre su marquis Longo, de Mi- lan, son ami : · Indépendamment de ce qui verra le jour, et qui est aussi • nombreux que vous connaissez,j’ai 50 volumes in·!;• et 12 in-folio, su moins,