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CORRESPONDANCE. -125 eu papier: il n’eu est point que l'on ne puisse commettre au papier qui va Aeon ami, et rien ne so perd A laposte: je Bai éprouvé millc fois. Que vous étes heureux, mon cher, de n’avoir que le principe des pas- . sions qui tourmentent les autres hommes, et combien n’acheterais-je pas votre inactionl L’hiver passe, Pambition _m’a tourmenté comme un for- get; celui—ci, rebuté par ·une coquette quiavait tout fait pour m’acqué— rir, j’ai joui en plusieurs endroits, dont je ne me souciais pas; attacné, entin, A une jeune personne qui méritait une passion par tout ce que Ia candeurgla siucérité, la douceur et l’amour out de plus attrayant, je me voir oblige, par principe, A m’armer contre moi—meme. On a voulu l’éta- blir; elle a fait un éclat, sans me consulter, et, seul, je puis la ramener : jugez quel etfroi pour.un homme qui n`a jamais raisonné que sur ce qui lui était inditférentl Je me vois, outre cela, prot A m’en séparer, et le _ cteur plein d’amertume, quand je viens A comparer les difticultés, les embevras, les douleurs que j’ai eues, et, entin, la peine que je ressens Apresent, aux plaisirsl Je désirerais n’avoir jamais aimé que 'Me1po— menel Que vous étes heureux`, encore un coup, dan votre inaction ! · Mais je vois que je ne vous parle que de moi :·hélasl je crois que la fa- cilité que nous avons de nous livrer A notre penchant sur eela avec nos amis, est ce qui nous attache le plus A leur commerce : 'vous, qui dé- veleppez si bien notre Ame, mandez-moi ce que vous en pensez ? he-raisonnement que vous faites sur la vieillesse est uni, et il n’y,a rien A y répondre; il a été nouveau pour moi, et in’a surpris;d’autant plus, que jfavais out faire aux gen les—plu sages celui que je vous faisais; mais, entin, mon cher, un homme qui tombe dans cet état, sans Pavoir prévu, n’y peut etre que tres-malheureux, et, quelque detriment que Page porte,A celui qui s’y e t préparé, l’habitude est une seconde na- ture, et lui laissera toujours intiniment plusde ressourees qu’au végétal dont je viens de vous parler. Adieu, mon cher Vauvenargues; continue: - de m’écrire, et donnez··m0i votre adresse dans votre changement. Parlez— moi un peu du petit * , je vous en supplie; je vous en croirai. Adieu; je ne saurais avoir plus de plaisir que quand je cause avec vous. écrire, car une premiere rédaction de son Traité sur le Librir—Arbib·e est datée de Besaucon, au moi: de juillet {75 7 . S’il n’en dit rien A Mirabeau, c’est qu’il ne Padmettait pas A son entiere contldence; ll entretenait volontiers un com- merce de lettres avec un homme dont la tournure d’esprit, vive et piquante, pouvait lui plaire, et qui, d’•.illeurs, étalt. son parent; mais il le regardait, sans doute,_comme trop léger do caracttre, 'et trop mobile dfhumeur, pour s’ouvrir A lui sans reserve. — G. ` .

  • Le chevalier de Mirabeuu. —— G. `