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0 • ' ' { ill CORRES-PONDANCE. . etudiez, rien n’est au-dessus de la portee de vos idees, et vous ne songez pas un moment a vous faire un plan ilxe vers ce qui doit etre notre unique objet, qui est le bonheur? vous vous livrez sur mla, avec uno inconsequence qui tient de1‘accablementt Non, cela n’est pas possible: j’aime mieux croire que je vous ai pris dans un moment ou Pinaclion l’emportait· sur la raison. Comment! `de ces individus mécaniques, dont l’espece-est si multipliee, et qui n’ont do nous que la figure, pas un·qui ' n’ait uu objet, dans lequel il so forge une- idee de bonhour; Pun, c‘est ' quand il obtiendra une charge; l‘autre, quand son pero, ou` un oncle, dont il. doit heriter, mourra; un autre, quand il se mariera; d’autres eniin, quand leur maison sera achevee, ou toutes autres ohoses qui amusent les desirs dos hommes, selon la passion qui les domino; et vous seul, qui etes si fort au-dessus de cette espece, vous vivrez du jour a la journee, sans thesauriser dans la jeunesse, pour vous on servir dans Page ou tout nous manque! Non, cette faiblesse n’est pas pardonnable! Ne dites pas que la delicatesse de votre temperament vous abat :_vous n’etes pas robuste, mais vous n’etes pas malade; nuls accidents ne vous attaquent, et vous n’avez, tout au plus,` que des incommodites babi- tuelles: oht l‘on se Eaita tout, et les accidents souls peuvent déranger es operations de la raison. Abjurez, mon cher, et nous entrerons ensuite on matiere; sinon, jo no vous pardonnerai pas sitot, et je vous combattrai sans ,oesso. Donnez-moi sincerementdes nouvelles du che- valier, et de la facon dont il s’est tourne; j’attends ce soin do votre amitie. Adieu, mon cher; que votre abattemont ne s’etende pas jusque sur lo compte de vos amis. ' 28. — VAUVENARGUES A SAINT-VINCENS. - [A Ams, an commencement d’I'l‘i1 U39.] ' Je ne puis pas vous dire, mon cher Saint-Vinoens, com- bien je suis sensible a votre exactitude; votre lettre est remplie d’amitié,_olle m’a. touché. Je vous assure, mon cher Saint=Vincens, que si j’avais, a Aix, deux amis comme vous, jo ne voudrais pas en sortir; mais, n’y ayant point de dis- » traction, mon gout et mon attachement pour vous vous au- raient ete a charge, et il aurait fallu quo vous renoncassiez P. tout autre commerce, et que vous no fussiez qu°a moi, si