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CORRESPONDANCE. 119 si vive reconnaissance; il est bien flatteur pour moi de te devoir tant. a Disons un mot de nos alfaires: si M. Bose se refuse, adresse-toi A M. Carnaud *; mais ne lui propose pas toute la somme, parce qu’il en serait surpris; pr0p0se·lui six cents livres; s’il n’a point de correspondant A Arras, il faut qu’i1 te donneune lettre de change sur Paris; on l’acquittera peut-étre ici. Ne lui dis point notre secrev, et exige aussi “ de lui qu’il ne parle, A qui que ce `soit, de [argent .que tn m’envoies, .parce qu’on nous devinerait, Tu pourras, si tu veux, lui faire quelque histoire, et _lui dire, par _exemple, que c’est unargent prété A un oflicier de galeres, la veille de mon depart; ajouter qu’il aurait perdu sur sa parole, qu’i1est.fort de mes amis, et que je n’avais pa le refuser malgré mon depart, d’autant mieux que c’est un homme exact, avec lequel je ne pouvais risquer; car il faut mettre de la vraisemblance dans tout ce que tului diras, autant qu’il sera possible. Quand nous aurons ces six cents livres, nous trouverons des expedients pour faire venir le reste. Adieu, mon cher Saint-Vincens, je t’embrasse et te supplie de m’aimer. J ’ai bien abusé de tes yeux. Mande·moi si je nnets bien ton adresse. · 27. — MIRABEAU A VAUVENARGUES. e De Bordeaux, ce 30 mars t'}30. J`aurais répondu plus tot, mon cher Vauvenargues, A la derniere lettre que vous m‘écrivttes de Provence, le i" de ce nnois; mais j’ai été obligé d'attendre _le temps `que vous me prescriviez. ` ' Je n'ai pas vu de lettre mieux écrite que,cel|e-la : comment peut—on témoigner avoir, en meme temps, tant de vivacité et de nonchalance dans Pesprit? Eh quot! mon cher, vous pensez continuellement, vous

  • Riche oommercant d’Aix. — G. , I n _
  • Le secret, dont il a’agit, on le deviueg c’est un pret d’argent fait, ou pro-

cure, par Saint·Vincens A Vauvenargues, au moment ou celui-ci partait pour Paris et pour Arras. - G. `