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CORRESPONDANCE. wt J’aime votre amour pour la liberté; elle est mon idole•, et j’ai peine a concevoir que l’on soit heureux sans elle. Nous sommes jeunes, mon cher Mirabeau ; et, quoique la vie soit courte, elle peut sembler bien longue, dans de certains en- gagements; aussi, je crois qu’on n’en doit prendre que par . raison, et le plus tard qu’0n peut. Vous serez peut-étre a portée, dans dix ans d’ici, de faire un meilleur mariage. ' Celui dont il est question avait des faces riantes; j’entrais dans vos espérances; je m’en faisais un sujet de joie; mais je les perds sans regret, et j’en concois de plus grandes. Votre frére a été a la citadelle, pendant huit ou dix jours, pour quelque mutinerie contre M. de Misere ’; il en est sorti hier matin. Il est ferme dans ses idées, et sa volonté est aussi décidée que la votre; c’estle seul défaut qu’on puisse ' lui reprocher, car il est aimable et raisonnable. Je lui iis, hier, une grande morale; mais je ne le vois pas souvent; on lui a donné de moi une idée fausse et désavantageuse. Je ne puis obtenir_de lui qu’il vienne diner a l’auberge ’. 15. — MIRABEAU A VAUVENARGUES. (ran de gunna rm.) .... . Il mérite qu’on se trausplante, pour se rapprocher de lui; car il a, outre cela, une société clnoisie. Il demeure rue Bergere, quartier ele la Nouvelle—Franoe, au-dela du boulevard; vous pouvez lui aller faire mes compliments; il est chez lui tous les apres—midi. Je lui ai parlé, et _ je lui écris sur votre compte, de maniere a lui faire souhaiter votre connaissance, car je vous aime tous deux, et je pense que vous me rcmercierez l’un et Pautre. C`est l‘homme le plus franc et le plus ouvert .*’ Voir les Lettres 22* et 2t4•, ou Vauvcnargues déclare de nouveau qu’il n mmc pas la rontrainlc. — G. ' Otiicier au régiment du Hoi. — G.

  • Dans le manuscrit, il y a, ici, une lacune de plusieurs pages. — G.