Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/107

Cette page n’a pas encore été corrigée

3. — MIRABEAU. A VAUVENARGUES.

De Mirabeau, ce 21 aout l737.

G’est mpi qui gagne a’ vous jouer. mon cher Vauvenargues, et tous ceux qui vous connaissent en oonvlendrout avec moi. Rieu n’est mieux, assurement, que les portraits que vous faites du duc de Durforti et de M. de Chambona; j’aurais reoonnu ’le premier sans le nommer; j’y ajou- · lewis que, s’il cberciie a plaire, il croit y reussir; il a des défauts, mais ila des envieux, et_ ll les merite. Je ne couuais M. de Chambona que, de reputation; on lui accorde de Pesprit, et, puisque, ne Payant vu qu‘une fois, vous -lui cedez des traits, cela ·vaut bien le sutirage d’un autre qui le mettrait au rang des génies. Bien n‘est si bien que la fagon dont vous me rnarquez son defaut dominant; il sutlit, pour le prouver, de vous dire, qu’étant bien tire au clair, ileloit detaille de fapon que · j`ai pu Ie lire a ma mere *. Je vous trouve excellent de figurer avec ceux qui plaignent une pmwre jille, qui _a de fcsprit, et qui m’sime : pour le duc de Durfqrt; me croyant vrai, et sachant que je le connais, il a intéret in me calomnier; mais vous, mon rnattre, dont je ferais Papo- · theose en cas de besoiu, vous etes un ingrat i cependant, tout bien pesé, je pense que vous avez raison. J’ai Mons ici, des livres, des chateau: en Espagne, et beaucoup d’envie d’en sortir z vous voyez que c’est de quoipasserletempsp . ‘ · _ ‘ Adieu, mon cher Vauvenargues. En verité, vous etes trop aimable, _ de loin et de pres, pour etre jaloux de Pamitié. de quelqu’un; mais si oe sentiment est susceptible de jalousie, mes amis en doivent etre moius tracasses que d’autres, oar je n’en sache pas de moins general. que le mien. Adieu, mon cher; un ipeu de reconnaissance.

A. — VAUVENARGUES A MIRABEAU.

A Besancon, le 5 septembre 1737.

He bien, louez-moi, mon cher Mirabeau, louez·moi toujours ; on imprimera mon nom et vos lettres ensemble 2 ;

1 Francoise de Castellane, mariée, au mois de mai 1708, au marquis Jean-Antoine Riqueti de Mirabeau. - G.

2 C’est ce que nous faisons aujourd’hui. — G.