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laissa la terre de La Fresnaye grevée et en assez mauvais état.

Le futur auteur de l’Art poétique n’avait encore que quel ques années. Heureusement, il avait pour mère une femme de tête et de cœur, Barbe de Boislichausse. A force de ten dresse et de bonne gestion, elle libéra de ses charges le patrimoine de l’enfant. Ce fut sa première tâche.

Bientôt, elle s’en imposa une seconde. Vers 1549, elle envoya son fis étudier à Paris. Vauquelin avait alors treize ou quatorze ans.


IV


De 1549 à 1554, Vauquelin étudie les belles-lettres sous Buquet, Tournebu et Marc-Antoine de Muret. Le moment était propice. L’école de d’Aurat avait renouvelé le cheval troyen ; seulement, au lieu de guerriers, il s’en était élancé des poètes. C’est un équivalent (1)[1]. Du Bellay, Ronsard, le percheron Belleau, etc., imprimaient aux esprits un élan qui ne devait plus s’arrêter ; ils avaient partout éparpillé l’amour du beau, et surtout (hélas !) du nouveau. Vauquelin connut la plupart des novateurs, et le feu sacré dont ils embrasèrent sa jeune âme, ne s’éteignit qu’au tombeau.

Ses humanités terminées, Vauquelin dut faire choix d’une profession, la poésie n’en étant pas une, dit-on. — Après

  1. (i) Cette étonnante période, il en faut lire la description dans le Tableau de la poésie française au xvie siècle, p. 46 et s., Paris, 1857, in-12.