Page:Vauquelin - L’Art poétique, éd. Genty, 1862.djvu/8

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— iv —



III


Jean Vauquelin naquit en 1536, à la Fresnaye-au-Sauvage, non loin de Falaise (Calvados). Cette bourgade, qui fait aujourd’hui partie du département de l’Orne, a 666 habitants. Elle en avait moins au temps de Vauquelin, mais il en était le seigneur et maître.

La noblesse de la famille remontait au Conquérant, et au-delà. C’est du moins la prétention du poète :

Des ce temps mes maieurs desia nobles viuoient
Et nos ducs généreux en leurs guerres suiuoient.

(Diuerses Poésies, 1605).

Le père du poète était lieutenant de gens d’armes sous le maréchal d’Annebaut. Il mourut à trente ans.

La guerre n’avait point enrichi les Vauquelin. Elle avait même singulièrement appauvri le lieutenant. En mourant, il

    que Malherbe fut présenté à la Cour par Vauquelin des Yveteaux, fils de La Fresnaye (et Du Perron). — Prétendra-t-on que Malherbe a déteint sur Vauquelin et non Vauquelin sur Malherbe ?… l’Art poétique et le plus grand nombre des Satires, étaient écrits avant que Malherbe fut connu ailleurs qu’en Provence. Vauquelin commença l’Art poétique vers 1374. En 1584 ou 85, Malherbe écrivait le quatrain sur la Main de Pasquier ; en 1587, il n’en était encore qu’à ses grotesques Larmes de Saint-Pierre. Les Stances à Du Perrier sont de 98 ou 99 seulement. — Vauquelin devait alors avoir produit à peu près tout ce qu’on a de lui ; et si le tout ne fut pas communiqué à Mal herbe, du moins est-il vraisemblable que Vauquelin l’entretint plus d’une fois de sa manière et de son plan. Cela devait suffire à Malherbe.