Page:Vauquelin - L’Art poétique, éd. Genty, 1862.djvu/6

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— ii —


un pont, un trait-d’union, un anneau. Quel sera cet anneau ? Le voici C’est Vauquelin de la Fresnaye (1)[1].

De Ronsard est né Vauquelin, et de celui-ci Malherbe.


II


Jeune homme, presque un enfant, à l’époque où régnaient la langue et la littérature de la Pléiade, Vauquelin adopte cette littérature et cette langue, ou plutôt elles s’imposent à lui. Les Foresteries, publiées en 1555, sont là pour attester le fait. En 1555, et même en 1567, date probable de la mise en lumière du discours Pour la Monarchie contre la Diuision, Vauquelin n’est qu’un poète, et un poète assez médiocre, du xvie siècle. Impossible alors de prévoir son futur rôle, sa future influence sur la langue et la littérature du xviie.

Mais la langue de la Pléiade se modifie. Le « faste pédantesque » d’un grand nombre de ses mots tombe. Vauquelin subit encore ou accepte la révolution. Il le dit lui-même, et ses œuvres le proclament. Le poète des Idillies diffère du poète des Foresteries. Au fond, les deux œuvres émanent bien du même homme, mais du même homme avec un autre vêtement.

Ces deux transformations devaient être suivies d’une troisième. La plus importante.

  1. (i) Il est certain qu’entre Ronsard et Malherbe, il y eut d’autres hommes de transition. Mais les autres, comme Bertaut, etc., exercèrent sur Malherbe une influence beaucoup moins accentuée.