Page:Vauquelin - L’Art poétique, éd. Genty, 1862.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 27 —

Mais du vers Heroic ailleurs nous parlerons
Et tandis d’autres vers ici nous meslerons.
Les vers que les Latins d’inégale iointure
Nommoient vne Elégie, aigrete en sa pointure,
Seruoient tant seulement aux bons siècles passez,
Pour dire après la mort les faits des trépassez ;
Depuis à tous suiets : ces plaintes inuentees
Par nos Alexandrins sont bien représentées,
Et par les vers communs, soit que diuersement
En Stances ils soient mis, ou bien ioints autrement.
I Cette Elégie vn Lay nos François appelèrent,
BEt l’Epitete encor de triste luy baillèrent :
(Beaucoup en ont escrit ; tu les imiteras,
El le prix non gaigné peut estre emporteras.
Breue tu la feras, te réglant en partie
Sur le Patron poli de l’amant de Cinthie,
Les préceptes tousiours généraux obseruant,
Tels que nous les auons cottez par ci deuant.
Nos Poètes François, qui beaus Cignes se fient
A leur voler hautain, or’la diuersifient
En cent genres de vers ; si trop long est leur cours,
Ils couurent sa longueur du beau nom de discours.
Qui la triste Elégie a premier amenée,
Cette cause au Palais encor est démenée :
Car les Grammairiens entre eux en vont plaidant,
Et soubs le luge encor est le procez pendant.
Tibulle est le premier dont la Muse bien nette