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dont il adressa la plupart aux illustres du temps, à Scév. de Sainte-Marthe, à Bertaut, à Desportes, même à son compatriote Malherbe. Celui-ci devait en estimer la pureté. » (Tableau de la poésie française au xvie siècle).

Qu’ajouter à cette défense splendide ? Et que dire là-contre ?

Que dire ?

M. Nisard ne dit rien. Il imite l’inconcevable silence de Boileau.

M. Gérusez dit deux mots : « D’Aubigné et La Fresnaye méritent aussi de n’être pas oubliés. » [Hist. de la littér. franç., p. 181). — A la vérité, M. Gérusez, pris de remords sans doute, revient, p. 488, sur le poète : « Donnons encore un souvenir, dit-il, au Normand Vauquelin de la Fresnaye, qui a mis de la grâce et de la délicatesse dans ses poésies pastorales, de la gravité et de l’élévation dans des satires et épitres morales à l’imitation d’Horace, et qui de plus a renouvelé l’art poétique du poète latin en l’honneur de l’école de Ronsard. Ce code poétique, en vers un peu languissants, a été connu de Boileau qui n’a pas dédaigné d’en tirer quelques hémistiches. » — M. Gérusez connaît bien les Idillies et les Satires de Vauquelin ; mais où a-t-il vu que son Art poétique fût érigé en l’honneur de l’école de Ronsard ? Cet Art poétique n’est-il pas, au contraire, l’arrêt de mort de la Pléiade ? Vauquelin, dans cet Art poétique (volens aut nolens), que se montre-t-il, sinon un Boileau rudimentaire et anticipé ? N’y dit-il pas :