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mité ? Le caractère de Vauquehn étant connu, on ne peut envisager ce fait comme le résultat de quelque gangrène secrète ; l’hypothèse d’une naïveté sans bornes, inqualifiable, est plus plausible (1)[1]. Deux ans encore, et Vauquelin allait paraître devant Dieu. Uniquement pour grossir son volume, eût-il consenti à rendre compte d’une aussi fâcheuse incartade ? — Certes, il ne faut point être bégueule, mais il ne faut pas non plus être immoral. Et d’ailleurs, un mari a-t-il bien le droit de divulguer les secrets de son alcôve ? Ces secrets sont-ils à lui seul ?…

Vauquelin mourut en 1607. Il avait soixante-dix ans. — Anne de Bourgueville ne mourut qu’environ dix ans après.


XIV


Il n’est pas sans intérêt de passer en revue quelques-uns des jugements portés, à diverses époques, sur Vauquelin de la Fresnaye. On y verra si Vauquelin avait tort de ne pas faire fonds sur ses contemporains et de compter beaucoup sur l’ultime postérité.

D’abord, qu’en a pensé Boileau, Boileau qui l’a si souvent imité, — disons mieux — copié ? On l’ignore. Boileau parle d’Horace, de Juvenal, de Colin même et de La Calprenède peu importe en quel sens), mais il se taît sur Vauquelin.

  1. (1) Règle générale : ce sont les hommes les plus forts qui sont les plus naïfs.
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