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— 1814 —

lasse de guerre, impatiente d’entrer enfin en possession du repos et des garanties politiques promises par les nouveaux gouvernants, elle se préoccupait uniquement des retards apportés à la promulgation de la paix et à la publication de l’acte constitutionnel.

Louis XVIII se reposait sur M. de Talleyrand du soin de traiter avec les Alliés. Quant à la Charte, il en ajournait la publication, persuadé que la déclaration de Saint-Ouen était suffisante comme garantie des concessions auxquelles il consentirait, et lui donnait le temps d’en mûrir l’étendue ainsi que les termes. Vainement une ordonnance du 6 mai, en fixant au 31 l’ouverture des deux Chambres, avait implicitement annoncé pour cette date la promulgation de l’acte constitutionnel ; le 17, la commission qui devait en préparer la rédaction n’était pas encore nommée. Le roi, sans doute, aurait encore retardé la publication de ce travail, si, ce jour-là même, M. de Talleyrand, auquel il se plaignait du séjour prolongé des armées alliées, ne lui avait pas annoncé qu’Alexandre entendait ne signer aucun traité de paix avant que la constitution promise et garantie par ce souverain et par ses alliés fût promulguée. Le lendemain, 18, les membres du comité de constitution furent enfin désignés ; en voici les noms : Commissaires pour le roi : l’abbé de Montesquiou, ministre de l’intérieur ; MM. Ferrand, directeur général des postes, et Beugnot, directeur général de la police, sénateurs : MM. Barthélémy, Barbé-Marbois, Boissy-d’Anglas, Fontanes, Germain-Garnier, Pastoret, Sémonville, Vimar, et le maréchal Sérurier ; députés : MM. Blancard de Bailleul, Bois-Savary, Chabaud-Latour, Clausel de Coussergues, Duchesnes de Gillevoisin, Duhamel, Faget de Baure, Félix Faulcon, et Lainé. Ce comité, dont M. Dambray était président, devait se réunir chez ce dernier, à l’hôtel de la Chancellerie ; il y tint sa première séance le 22.

Par un commun retour des choses politiques, les sénateurs qui avaient pris l’initiative du renversement de Napoléon et