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CHAPITRE II


Départ de Louis XVIII de Calais ; son arrivée à Compiègne ; notes de M. de Talleyrand ; séjour du roi à Compiègne ; réceptions ; présentation des maréchaux ; discours du prince de Neufchâtel et du président du Corps législatif ; réponses du roi. — Attitude du Sénat ; sa résistance ; arrivée de l’empereur Alexandre à Compiègne ; son entrevue avec le roi ; ils conviennent d’une déclaration de droits. — Départ de Bernadotte de Paris. — Arrivée de Louis XVIII à Saint-Ouen. — Projet de déclaration apporté par M. de Talleyrand ; discussions ; nouvelle intervention d’Alexandre ; déclaration de Saint-Ouen ; le roi reçoit le Sénat. — Entrée de Louis XVIII à Paris ; cortége ; défilé ; l’ex-garde impériale. — Composition du ministère. — Premiers embarras ; essais de reconstruction d’ancien régime ; les solliciteurs. — Ordonnance sur la marine ; nombreuses créations d’officiers généraux et d’officiers supérieurs. — Réorganisation de l’armée ; création de la maison militaire du roi. — Commission de rédaction pour la Charte ; ses délibérations les 22, 23, 24, 26 et 27 juin ; enfantement de l’Acte constitutionnel. — Traité de paix du 30 mai, articles additionnels et secrets ; encore M. de Talleyrand. — Ouverture des Chambres ; séance royale ; discours de Louis XVIII et de M. Dambray ; lecture de la Charte ; composition de la nouvelle pairie ; l’ancien Sénat.

Louis XVIII quitta Calais le 26 avril ; le soir, il couchait à Boulogne ; le lendemain, 27, à Abbeville ; le 28, à Amiens ; le 29, il descendait au château de Compiègne.

Absorbé, depuis Calais, dans les pompeuses fatigues de la royauté ; obligé de subir les harangues et les hommages de toute la population officielle des villes, des bourgs, des villages placés sur la route, le nouveau roi n’avait pas eu le loisir d’examiner sérieusement le point le plus difficile de la position que lui faisait son retour : la nécessité d’une constitution. Le Sénat et le comte d’Artois avaient auprès de lui deux représentants : l’un, le général russe Pozzo di Borgo, était chargé, par Alexandre, d’amener le roi à accepter la constitution sénatoriale ; l’autre, le comte de Bruges, organe du lieutenant gé-