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— 1815 —

de volontaires armés aux frais de l’État et ayant droit à la solde, aux vivres et aux autres prestations militaires. Le gouvernement passait sans transition d’un extrême à l’autre : le 11, Napoléon, traqué, cerné par les garnisons et par la population du Dauphiné, devait tomber sans résistance aux mains du comte d’Artois et du duc d’Orléans, disaient les ministres ; le 12, ils appelaient plus d’un million d’hommes aux armes.

Le 13, Louis XVIII adressa deux proclamations, l’une au peuple, dans laquelle ce monarque invoquait l’attachement de la nation à la Charte et son amour pour ses princes ; la seconde à l’armée, pour lui rappeler ses serments de dévouement et de fidélité. Une ordonnance portant cette date convoquait extraordinairement, en outre, les conseils généraux de tous les départements, décrétait la permanence de leurs séances et les invitait à prendre toutes les mesures de salut public que les circonstances ou la position des localités pourraient leur suggérer. Enfin, une seconde ordonnance instituait, près de chaque corps d’armée et dans le chef-lieu de chaque département, un conseil de guerre chargé d’appliquer aux embaucheurs et aux provocateurs à la désertion les peines portées par les lois de la République ; les condamnations devaient être exécutées dans les vingt-quatre heures.

Le même jour, l’abbé de Montesquiou, ministre de l’intérieur, et le nouveau ministre de la guerre Clarke, paraissaient à la Chambre des députés, qui venait d’ouvrir ses séances, et lui présentaient un projet de loi déclarant que les garnisons de la Fère, de Lille, de Cambrai et d’Antibes, ainsi que les maréchaux Macdonald et Mortier, avaient bien mérité de la patrie ; que des récompenses nationales leur seraient décernées, et que des pensions seraient accordées aux militaires blessés et aux familles des militaires tués en combattant Napoléon Buonaparte. Les deux ministres communiquèrent, en outre, à l’Assemblée tous les renseignements parvenus au gouvernement sur la marche de l’ennemi. « Tous les départements