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— 1815 —

de Paris. « La disposition à faire des territoires auxquels S. M. T. C. renonce, par l’article 3 du traité patent (tous les territoires situés en dehors des frontières du 1er janvier 1792), et les rapports desquels doit résulter un système d’équilibre durable et réel en Europe, seront réglés au congrès sur les bases arrêtées par les puissances alliées entre elles, bases que S. M. T. C. s’oblige d’avance à reconnaître. »

La France, aux termes de cet article, se trouvait, pour ainsi dire, dépourvue, sinon de tout intérêt, du moins de toute initiative et de toute action dans les stipulations à intervenir ; son sort avait été irrévocablement fixé par la convention d’armistice du 23 avril et par le traité du 30 mai ; elle ne pouvait plus rien perdre et n’avait plus rien à espérer. Peut-être aurait-il été de sa dignité de s’abstenir, de protester, au moins par son absence, contre les décisions d’une assemblée qui ne se réunissait que pour partager ses dépouilles ; mais le cœur de M. de Talleyrand, le régulateur suprême des relations extérieures de la première Restauration, était fermé de pareils scrupules. Il quitta Paris le 14 septembre.

Les représentants de l’Autriche, de la Russie, de l’Angleterre et de la Prusse, s’appuyant sur les termes du traité secret, n’avaient pas attendu, pour procéder aux dispositions préliminaires, l’arrivée du prince de Bénévent. Réunis en conférence dès le 17 septembre, ils avaient arrêté dans leur séance du 22 :

« Que les quatre puissances alliées conviendraient entre elles seules de la distribution des provinces disponibles d’après le traité de Paris, et que la France et l’Espagne seraient ensuite admises pour énoncer leurs avis, et faire, si elles le jugeaient à propos, des objections qui seraient discutées avec elles ;

Que les plénipotentiaires des quatre puissances alliées n’entreraient sur cet objet en conférence avec la France et l’Espagne qu’à mesure qu’ils auraient terminé, en parfait accord entre eux, la distribution du duché de Varsovie, celle de l’Allemagne et de l’Italie ;