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CHAPITRE IV


Réception aux Tuileries, le 1er janvier 1814 : allocution de l’Empereur au Corps législatif ; scènes diverses. — Les Alliés franchissent la frontière sur deux points : proclamations des souverains et des généraux alliés. — Napoléon pourvoit au gouvernement de l’empire et réorganise la garde nationale de Paris ; son allocution aux officiers de cette garde ; dernier conseil de cabinet ; paroles de l’Empereur au comte Mollien. — Napoléon part pour Châlons-sur-Marne. — Mouvement sur Saint-Dizier ; l’armée de Blücher est coupée ; Napoléon se porte sur Brienne. — Combat de Brienne ; bataille de la Rothière ; retraite des Français sur Troyes ; combat de Rosnay ; Napoléon se replie sur Nogent ; son découragement ; ses hésitations. — Congrès de Châtillon. — Blücher s’avance sur Paris ; Napoléon marche pour arrêter ce mouvement ; combat de Champaubert ; bataille de Montmirail ; combat de Château-Thierry ; seconde bataille de Montmirail ; Blücher se retire sur Châlons. — Schwartzenberg, à son tour, menace Paris ; Napoléon quitte Blücher pour arrêter la marche des Autrichiens ; combats de Guignes, de Mormans, de Nangis. Proposition d’armistice : lettre de l’Empereur à son frère Joseph. — Bataille de Montereau. — Napoléon poursuit Schwartzenberg ; combat de Méry-sur-Seine, les Français entrent dans Troyes.

1814. — Le 1er janvier 1814, tous les corps constitués vinrent aux Tuileries présenter leurs hommages à Napoléon. Le Corps législatif, bien que prorogé la veille, ne voulut pas manquer à ce devoir ; tous ses membres étaient accourus, désireux sans doute de faire oublier leur opposition de l’avant-veille. Quand vint leur tour de défiler devant le trône, Napoléon les arrêta du geste, éleva la voix et leur dit :

« Députés du Corps législatif, vous pouviez faire beaucoup de bien, et vous avez fait beaucoup de mal.

Les onze douzièmes d’entre vous sont bons ; les autres sont des factieux.

Je vous avais appelés pour m’aider, et vous êtes venus dire et faire ce qu’il fallait pour seconder l’étranger : au lieu de nous réunir, vous nous divisez.