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— 1813 —

mée de Silésie. Mais, contenu par Ney et par Marmont, il dut s’arrêter au delà de la petite rivière de la Partha.

Le lendemain, 17, dans la matinée, Bernadotte et ses 70,000 hommes vinrent renforcer Blücher. Ces deux généraux, une fois réunis, franchirent la Partha et se mirent en communication avec Schwartzenberg et avec Beningsen, qui venait d’arriver à son tour, par la route de Dresde, sur les positions occupées par le généralissime autrichien. Tandis que ces quatre armées opéraient leur jonction et que leurs chefs concertaient une attaque en masse pour le jour suivant, Napoléon essayait de négocier un armistice. La bataille de Wachau était, à ses yeux, une victoire assez signalée pour lui permettre d’offrir la paix sans que cette démarche parût dictée par la nécessité. Parmi les prisonniers faits la veille, se trouvait le général autrichien comte de Merfeld ; l’Empereur lui donna la liberté, en le chargeant d’aller déclarer, en son nom, aux souverains alliés, qu’il était prêt à souscrire aux conditions qu’il avait repoussées lors des négociations précédentes. Mais la journée de Wachau, par les pertes mêmes qu’elle venait de coûter aux princes coalisés, avait augmenté leur irritation : plus Napoléon s’était montré terrible, plus ils s’animaient à sa ruine. Cette ruine, un nouveau combat pouvait suffire à la décider ; non-seulement ils avaient maintenant, par la réunion de toutes leurs forces, une supériorité assez considérable pour écraser nos troupes, mais ils savaient encore que nos munitions commençaient à s’épuiser ; la désertion des corps saxons et wurtembergeois, restés dans nos rangs, leur était promise, en outre, pour le lendemain ; enfin, une négociation, entamée depuis plusieurs mois, venait de mettre dans leurs intérêts, par l’espoir d’une paix séparée, cet insensé et malheureux Murat, dont le courage s’était déployé si brillamment contre eux dans la bataille de la veille, et qui, deux ans plus tard, devait voir finir si tragiquement son rêve de royauté napolitaine. Les Alliés répondirent à la démarche pacifique de Napo-